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Madame la Présidente, nous arrivons enfin au projet de loi S-5. Le Bloc québécois appuie le principe du projet de loi S-5 de renforcer – j'insiste sur le mot – la protection de l'environnement pour un Canada en santé. La Loi canadienne sur la protection de l'environnement, ou LCPE, n'a pas été révisée depuis 1999. Je suis donc la voix de plusieurs organismes, de milliers de personnes, qui demandent depuis des années au gouvernement fédéral de faire ce travail avec diligence. Plusieurs personnes sont même venues à mon bureau de circonscription pour m'en parler. C'est certes une tâche importante, mais tout aussi redoutable si nous visons à la mener à bien et dans son intégralité dans un horizon temporel encore raisonnable.

Le 9 février, les sénateurs recevront le projet de loi et le 22 juin termineront leur enquête. Ce processus aura naturellement conduit à des changements. Il aura également attiré des critiques sur la rapidité du travail attendu des membres du Sénat, notamment parce qu'il est juridiquement complexe et qu'il y a d'importantes subtilités au cœur de cette mesure législative. Toucher une partie de la loi peut parfois en affecter d'autres parties. J'y reviendrai plus tard.

De plus, l'un de ces amendements concerne les nouvelles substances, en particulier les organismes vivants. Hier matin, j'ai posé la question au représentant d'Environnement et Changement climatique Canada lors de la séance d'information sur le projet de loi S-5. Il a répondu qu'une audition était prévue suite aux changements du Sénat. Cependant, ce n'est que jeudi que l'audience publique requise a été annoncée aux parties prenantes et au public. Pourquoi le gouvernement a-t-il attendu la mi-octobre pour tenir cette audience alors qu'il avait déjà carte blanche pour faire tout cela dès le 22 juin ? Les résultats de la consultation sont très importants pour le travail de notre comité.

Je voudrais souligner maintenant qu'il ne suffit pas de réviser, de moderniser et de renforcer la LCPE. En fait, nous devons nous assurer que le projet de loi qui est devant nous est le premier d'une longue série à venir, pour nous assurer que tous les aspects de cette loi sont entièrement revus et adaptés à la lumière des connaissances scientifiques, de l'évaluation des fonds technologiques et de la surveillance dont nous disposons. maintenant nous avons disponible. Ces futurs projets de loi, en plus de ceux qui sont devant nous, devraient être rédigés et déposés dans les plus brefs délais. J'espère que nous n'aurons pas à attendre encore 20 ans.

Les problèmes de pollution de l'air et de pollution par les polluants rejetés dans l'environnement, affectant la santé des femmes, des enfants et des personnes vulnérables, preuves scientifiques à l'appui, ainsi que les organismes génétiquement modifiés, doivent recevoir une attention urgente. Cet avis seul ne suffira pas.

Cependant, il y a de bonnes nouvelles à célébrer : le ministre de l'Environnement et du Changement climatique, ainsi que le secrétaire parlementaire du ministre de l'Environnement et du Changement climatique et député de Cloverdale - Langley City ont fait des commentaires dans le même sens. Je pense qu'il reste beaucoup de temps dans cette législature pour voir ce qui se passera ensuite.

Je ne viens pas du milieu médical, mais au risque de me répéter - je suis sûr que mes collègues me pardonneront - quand j'ai l'occasion de parler au Parlement ou même de m'adresser aux citoyens de ma circonscription, on met toujours l'environnement et la santé ensemble. Il est connecté. J'ai été l'oreille attentive d'organismes environnementaux tels que Nature Canada, Vigilance OGM, Action cancer du sein du Québec et l'Association québécoise des médecins pour l'environnement.

En mars dernier, 54 organismes et plus de 200 femmes mobilisées sur ces enjeux ont signé une lettre aux membres du conseil étudiant le projet de loi S-5, aux membres du Comité permanent de l'environnement et du développement durable, à la ministre de l'Environnement et du Changement climatique et même au Premier ministre. Cette lettre de 13 pages souligne les nombreux problèmes de santé associés aux produits chimiques et recommande certains changements qui seraient nécessaires pour corriger les lacunes.

Prenons un exemple. Combien de consommateurs savent que le Canada a un système de réglementation des produits chimiques qui est officiellement basé sur la notification post-commercialisation ? Il s'agit de la déclaration du fabricant résultant de l'achèvement du processus de commercialisation. Il est utilisé avant même que les résultats ne soient évalués.

D'ici 2022, la littérature scientifique et médicale a amplement démontré les dangers liés à l'exposition cumulée aux PFAS et au BPA retrouvés partout et tous les jours, même dans les emballages. Ce sont des perturbateurs endocriniens reconnus.

Voici une liste de problèmes de santé : modification de l'action des œstrogènes. cancer du sein; diminution de la concentration et de la qualité du sperme. embonpoint; diabète de type 2. Comme si cela ne suffisait pas, je pourrais ajouter des dysfonctionnements hormonaux et des effets immunitaires tels qu'une diminution de la réponse vaccinale. Je suis sûr que cela nous dit quelque chose. Je pourrais également parler des troubles de la reproduction, notamment de la baisse de la fertilité.

Je ne vais pas tous les énumérer car cela prendrait trop de temps. Lorsque les données fournies par Environnement et Changement climatique Canada en 2018 montrent que moins de 2 % de la communauté industrielle réglementée a été inspectée en 2017-2018, il y a lieu de s'inquiéter. Cela signifie que les activités d'application ont été réduites. En 2015-2016, le ministère de l'Environnement a signalé que 43 entreprises avaient fait l'objet d'une enquête pour violation de la loi canadienne. En 2018-2019, il y avait 12 entreprises. La pandémie de COVID-19 n'avait même pas encore commencé.

Il est pour le moins regrettable que nous ayons attendu plus de 20 ans pour réviser cette importante loi. Cela étant dit, passons à autre chose. Modernisons cette loi pour le 21mentreprise du siècle et la protéger des lobbies et des intérêts commerciaux. Les fabricants sont souvent prompts à opposer leurs droits à ceux qui permettent une meilleure application et une meilleure surveillance de la loi, avec le droit du public d'être informé et protégé contre les substances nocives.

Examinons de plus près le projet de loi S-5. Le gouvernement était très mécontent de l'amendement sur le droit à un environnement sain. Nous ne nous laissons pas berner, et les citoyens non plus, par l'affirmation du gouvernement libéral selon laquelle nous avons un droit réel à un environnement sain. Ce n'est pas le cas, même de l'aveu des hauts fonctionnaires qui ont présenté le projet de loi S-5 aux députés lors de son dépôt.

La transparence a ses avantages, alors je dirai avec audace et sans mauvaise foi que les articles traitant du droit à un environnement sain et des populations vulnérables se trouvent dans le préambule du projet de loi. Cela signifie que leur application est statutaire et qu'elles n'ont aucun effet sur les autres lois canadiennes. Qu'est-ce que ça veut dire?

Mon collègue de Saanich-Gulf Islands, à qui je souhaite la bienvenue, en a parlé avant que nous reprenions nos balades. Cela signifie que si la protection de ce droit contribue à la mission du gouvernement, elle ne crée pas un véritable droit fondamental de vivre dans un environnement sain.

J'aimerais citer mon collègue de Cloverdale-Langley City. Dans son allocution du 7 octobre, il a déclaré que « [l]e cadre devrait ouvrir la voie à la mise en œuvre progressive du droit à un environnement sain […] et qu'il évoluera avec le temps, selon les points de vue des Canadiens et des les expériences acquises par le gouvernement ».

Je pense qu'il serait bon de clarifier exactement ce qu'on veut dire quand on parle d'un droit à un préambule qui sera progressiste. Qu'est-ce que cela veut dire exactement? J'espère que cela ne signifie pas que nous passons encore 20 ans à apprendre.

Les droits fondamentaux sont des droits accordés à chaque individu et garantis dans un État de droit et une démocratie. Les droits fondamentaux comprennent les droits de l'homme, les droits civils et les libertés civiles. Le droit à un environnement sain, qui peut avoir toutes sortes de variations sémantiques, n'est pas nouveau.

Celui-ci a été inauguré en Suisse en 1971. La Suède a inscrit ce droit dans sa constitution en 1974. La primauté de ce droit n'a pas diminué au fil du temps. Au fil des décennies, les États ont fait une grande place à cela quelque part dans leurs politiques ou leur législation. On ne peut certainement pas dire que le Canada est un chef de file à cet égard.

S'il y avait eu un moment où la question n'était plus inscrite à l'agenda politique des gouvernements, nos préoccupations environnementales et sanitaires auraient sûrement fait la différence. Cependant, un fait demeure : lorsqu'un droit est incorporé dans le corps constitutionnel d'un Etat de droit, ce droit prend une forme fondamentale. Selon l'ONU, 153 États ont légalement reconnu un tel droit dans leur constitution. Avant que quiconque ne se montre incrédule, je tiens à préciser que la structure législative des États concernés et leur choix de terminologie et d'application sont bien sûr variés.

Les rares pays où aucune influence constitutionnelle sur les lois environnementales n'est notée sont ceux qui ont ajouté ce droit récemment, comme le Kenya en 2010, la République dominicaine en 2010, la Jamaïque en 2012, les Fidji en 2013, ou des pays où des guerres civiles ou d'autres types de conflits sociaux , les crises économiques et politiques font rage. Nous considérerons la République démocratique du Congo. C'est en Afrique que l'on trouve le plus grand nombre de pays où les textes constitutionnels ne semblent pas avoir d'influence sur la législation environnementale.

Quelques semaines avant la COP26 l'année dernière, l'ONU a adopté une résolution faisant du droit à un environnement sain un droit humain. Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme dispose désormais d'un rapporteur spécial qui se consacre à cette question, car la dégradation de l'environnement et le changement climatique sont reconnus comme des crises liées aux droits de l'homme. Profiter d'un environnement sécuritaire, propre, sain et durable sont les thèmes suggérés.

À peu près à la même époque, l'État de New York a modifié sa constitution pour y inclure le droit de chacun de profiter d'un air et d'une eau propres et d'un environnement sain. Comme pour les six États américains qui ont précédé ce processus, ce fut une bataille difficile. Les détracteurs de ces avancées juridiques, sociales et environnementales font des commentaires que nous voulons entendre dans cette Assemblée : c'est trop vague. est-ce inexact ? Tout le monde peut aller au tribunal. l'activité commerciale et les informations commerciales confidentielles doivent être protégées. Nous voulons entendre de tels propos. Il y avait aussi, bien sûr, l'allusion du député de Regina-Qu'Appelle aux litiges potentiels qu'une loi révisée créerait.

Je voudrais rappeler que l'OCDE confirme que l'inclusion de dispositions environnementales dans les constitutions européennes a conduit à une révision en profondeur et à un développement progressif remarquable des politiques environnementales et a facilité la mise en place de procédures d'inspection, de contrôle et d'application.

Il faut parfois remonter le temps. Cela nous permet de mieux réfléchir à ce qui se passe maintenant. J'ai donc voulu voir comment cette question était étudiée dans le contexte canadien, dans le contexte fédéral qui ne manque pas de révéler ses limites.

Au fil du temps, plusieurs chercheurs ont concentré leurs travaux sur le sujet. Certains croient qu'un tel mécanisme devrait être inclus dans la législation environnementale canadienne. C'est l'Association du Barreau canadien qui a fait cette recommandation en 1990 dans un livre intitulé Développement durable au Canada : avenues pour une réforme du droit. Plus précisément, il recommandait au gouvernement fédéral, dans le cadre d'une stratégie à long terme, d'essayer d'inscrire le droit à un environnement sain dans sa constitution et d'adopter, en attendant des mesures provisoires, au moins une loi reconnaissant ce droit. Nous en sommes loin aujourd'hui.

L'Union a recommandé des dispositions complètes sur la participation du public ainsi que des dispositions visant à faciliter l'accès des citoyens aux tribunaux civils et pénaux, à supprimer les restrictions de droit commun à la qualité pour agir dans les affaires vexatoires, à élargir l'accès pour les particuliers et les groupes environnementaux et à accroître les recours disponibles dans les cas de dommages environnementaux.

C'était il y a plus de 30 ans. J'aimerais également remercier la Bibliothèque du Parlement qui, en même temps, a jugé bon et approprié de préparer un rapport de recherche sur cette question. J'invite mes collègues à le lire. Les gouvernements successifs ont eu tout le temps de faire ce qu'il fallait. Alors permettez-moi d'être déçu par la mention lâche du droit à un environnement sain dans un préambule.

Nous ne sommes pas tombés dans le piège. Je pense que personne n'est tombé dans le panneau.

Comme nous le savons, tout ordre de gouvernement peut adopter des lois pour protéger l'environnement tant que ces lois se rapportent à un domaine de compétence constitutionnelle en vertu de la Constitution de 1867, une compétence concurrente. En 2006, le Québec a modifié le chapitre IV de la Charte des droits et libertés de la personne. Elle stipule : « Toute personne a le droit, dans la mesure et conformément aux normes prévues par la loi, de vivre dans un environnement sain et respectueux de la biodiversité. Contrairement à la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, dans un contexte politique au Québec, la Charte québécoise a une portée quasi constitutionnelle. On le voit : le Québec n'a pas besoin de l'aide du Canada pour promouvoir et protéger les droits fondamentaux des Québécois.

Je suis bien conscient que le gouvernement fédéral n'a pas développé l'humilité nécessaire pour reconnaître la valeur politique associée à ce qui précède, ou celle requise pour s'inspirer des politiques publiques progressistes à travers le monde, et que, bien qu'il se présente souvent comme un chef de file dans presque tout et n'importe quoi lié à l'environnement. Pourquoi ne s'efforcerait-il pas de donner un sens et une portée sérieuse à cette disposition qu'il entend mettre dans le préambule ?

Depuis 2006, la modification du chapitre IV de la Charte québécoise consacre non seulement un droit individuel fondamental, mais aussi une autorité normative à partir de laquelle les tribunaux peuvent donner une dimension environnementale à d'autres droits fondamentaux inscrits dans la Charte, dont le droit à la vie, la sécurité, la liberté personnelle, la vie privée, la propriété et l'égalité. On y est, du moins au Québec.

Ce que nous avons devant nous, avec tous les tambours et trompettes et la bannière du droit à un environnement sain, ce n'est même pas le sol. Le minimum serait de le mettre dans la loi.

Comme je l'ai expliqué précédemment, l'ajout de ce droit n'est pas inclus dans la loi et son préambule. Elle n'a donc aucune incidence sur les autres lois de compétence fédérale, sans compter que sa portée demeure très incertaine quant à sa rigueur et sa portée compte tenu des articles de la LCPE.

Si le gouvernement voulait vraiment créer une nouvelle loi, s'il était vraiment un partenaire de l'État de droit et des démocraties progressistes, s'il suivait la voie de la transparence, s'il avait confiance dans l'application de sa loi et s'il avait un peu courage politique, il proposerait une ronde de négociations pour l'enchâsser dans la Charte canadienne des droits et libertés. Sinon, cette disposition du préambule ne change rien.

Le 13 avril 2022, les partenaires de tous les partis politiques représentés à l'Assemblée nationale du Québec ont approuvé une motion confirmant la primauté de la compétence du Québec en matière environnementale. Unanimement, les élus du Québec s'opposent à toute ingérence du gouvernement fédéral en matière environnementale sur son territoire, le territoire du Québec. Le Bloc québécois appuie cette position.

Le Bloc Québécois souhaite travailler avec tous les partenaires afin que la loi abrogée reflète le plus fidèlement possible les recommandations des groupes de protection de la santé et de l'environnement ainsi que de l'industrie et des intervenants des divers secteurs de l'industrie, sans perdre de vue le rôle fondamental de cette loi. et les priorités suivantes : améliorer la transparence de l'étiquetage obligatoire ; améliorer l'application de la réglementation et garantir des exigences d'évaluation des produits plus strictes pour les importateurs ; lutter contre l'exposition disproportionnée et les effets sur la santé des produits chimiques toxiques en identifiant les effets sur les communautés vulnérables; Améliorer la collecte de données de biosurveillance pour mieux comprendre et traiter les expositions de ces membres de la communauté ; établir des calendriers clairs pour l'évaluation des substances et mettre en œuvre des mesures pour traiter les substances jugées toxiques. Ces chiffres nécessitent une analyse minutieuse de la part du Comité permanent de l'environnement et du développement durable de la Chambre des communes. J'aimerais vraiment faire une vraie étude collaborative, une étude où l'on privilégie la participation d'experts, ceux qui savent, et non un défilé de différents lobbies.

Enfin, comme le dit le dicton, « tout travail qui vaut la peine d'être fait vaut bien d'être fait », il serait dommage, voire irresponsable, d'avancer rapidement. Cela compromettrait la qualité et la profondeur du travail à faire. Soyons sérieux, mais ne perdons pas notre temps. Je veux faire en sorte qu'il n'y ait pas d'articles ou de dispositions qui pourraient être considérés comme des intrusions dans les compétences du Québec et des provinces. Je travaillerai ensemble pour que la loi révisée soit véritablement renforcée et permette au gouvernement fédéral de progresser dans la protection de l'environnement et de la santé tout en veillant, sans compromis, au respect de la souveraineté environnementale du Québec.

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Author: Msgr. Benton Quitzon

Last Updated: 10/06/2023

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